Pyrénées-Atlantiques - le département Dossiers pédagogiques des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

Figures politiques du printemps 1958

Les gouvernements successifs des radicaux Maurice Bourgès-Maunoury_ 1914-1993_ (de juin à septembre 1957) et Félix Gaillard_ 1919-1970_, en poste à partir de septembre 1957 peinent à résoudre ce que l’on appelle alors les événements d’Algérie et à éviter l’escalade de la violence. La IVème République semble alors de plus en plus fragilisée.  

Le 13 mai 1958 est le jour prévu de l’investiture de Pierre Pflimlin (1907-2000), député MRP (Mouvement républicain populaire) du Bas-Rhin et maire de Strasbourg, comme Président du Conseil. Jusqu’alors ministre des Finances et des Affaires économiques (1955-1956 et 1957-1958), on lui prête alors une position en faveur d’un cessez-le-feu en Algérie. 

Ce jour-là à Alger, une manifestation d’anciens combattants à la mémoire de trois militaires du contingent fusillés par les fellaghas dégénère avec la décision de Pierre Lagaillarde (1931-2014), leader étudiant et partisan de l’Algérie française, de mettre à sac le siège du gouvernement général. 

Cet activiste, qui a servi entre 1955 et 1957 sous les ordres du général Massu, est alors à la tête de l’Association générale des étudiants d’Algérie. 

Très vite le général Massu prend la présidence du Comité de Salut public et en appelle à la formation à Paris d’un gouvernement de Salut public. Félix Gaillard, président du Conseil refuse de céder et confie les pleins pouvoirs au général Raoul Salan (1899-1984), commandant en chef des armées en Algérie depuis novembre 1956.  

Le général Charles De Gaulle (1890-1970), en retrait de la vie politique depuis 1947, malgré la formation d’un mouvement appelé le R.P.F. est vu comme un recours nécessaire par les différents acteurs politiques, tant en métropole qu’en Algérie.

Il déclare se tenir prêt à « assumer les pouvoirs de la République » (déclaration du 15 mai) et entame une série d’entretiens pour négocier son retour au pouvoir. Le 1er juin, René Coty (1882-1962) , président de la République, le nomme Président du Conseil, ce qui met fin aux trois semaines d’instabilité que la France et l’Algérie ont connues. 

Par la suite, Pierre Lagaillarde continue de s’illustrer dans la défense d’une Algérie française. Élu député en novembre 1958, il est surtout connu pour avoir orchestré la « semaine des barricades » à Alger en 1960 puis pour avoir gagné l’Espagne et co-fondé l’O.A.S début 1961 avec le général Raoul Salan et Jean-Jacques Susini (1933-2017). Tous trois condamnés à des peines de prison, ils poursuivent leur action depuis l’Espagne et en Algérie dans les tous derniers mois du conflit. Ils bénéficient, tout comme l’ex-général Edmond Jouhaud, condamné à mort en 1962 et qui a vu sa peine commuée en détention à perpétuité, de la loi d’amnistie du 24 juillet 1968 et d’une grâce présidentielle, ce qui leur permet de revenir en France. 

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