Association pour la formation de la jeunesse

L’Association pour la formation de la jeunesse a été fondée en avril 1957 à Alger autour d’un centre de réadaptation pour des jeunes garçons « moralement abandonnés, caractériels et pré-délinquants ». Elle est dès l’origine dirigée par Suzanne Massu épaulée par Marc Desaphy. Jusqu’en 1958, l’association développe un réseau d’internats éducatifs et de formation professionnelle à Alger et dans sa périphérie.

 En parallèle, un Comité pour l’enfance algérienne est créé à Pau autour de personnalités politiques de premier plan comme le docteur Simian, avec pour objectif d’accueillir de jeunes algériens sur un « temps de vacances » chaque été à Pau (Caserne Bernadotte) puis à Moumour à partir de 1960. A la fin de l’été 1961, il est décidé de ne pas faire repartir certains jeunes vers l’Algérie en proie aux violences de guerre. Le Domaine Saint-Georges à Montaut devient alors le nouveau lieu abritant l’association. A partir de l’été 1962, une centaine de jeunes se retrouvent finalement à Montaut, Gelos et Moumour, les trois centres de l’association. Suzanne Massu et, après son décès, son époux continuent à œuvrer pour une meilleure insertion des jeunes harkis grandissant en France ainsi que de jeunes confiés à la DDASS. 

Dans les années 1960 et 1970, les adolescents grandissent, entrent en formation professionnelle puis s’insèrent dans la vie active, se marient et gardent un lien personnel fort avec Suzanne Massu. Les jeunes sont invités à changer leurs prénoms arabes ou berbères pour des prénoms français, à confirmer leur nationalité française. Aujourd’hui encore ils entretiennent une mémoire ténue des « enfants de Madame Massu» comme ils aiment s’appeler eux-mêmes.