Pyrénées-Atlantiques - le département Dossiers pédagogiques des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

Sallenave Pierre

(1920-1983)

Député des Pyrénées-Atlantiques de 1958 à 1967 et de 1968 à 1973 puis Sénateur de 1974 à 1983, Pierre Sallenave est régulièrement opposé à André Labarrère lors des différents scrutins entre 1967 et 1983.

Pierre Sallenave est très tôt initié à la vie politique locale : son père Louis est en effet maire de Pau de 1947 à 1971, et s'attache à développer le rayonnement régional et national de la ville. Après des études secondaires au lycée Louis Barthou de Pau, Pierre Sallenave obtient son baccalauréat et poursuit des études supérieures à la faculté des sciences de Toulouse, puis de Bordeaux. Licencié ès sciences, il a 22 ans lorsqu'il est appelé aux chantiers de jeunesse. En 1943, il accomplit le Service de travail obligatoire (STO) en Tchécoslovaquie mais parvient à s'évader et rejoint le maquis tenu par la 7e brigade des partisans russes. Son rôle dans la lutte armée contre les nazis lui vaut d'être décoré, à la Libération, de la médaille de la République populaire de Tchécoslovaquie, la panatru medaillu.

Après la guerre, il reprend l'entreprise familiale, une droguerie installée rue Saint-Jacques à Pau tout en s'intéressant de plus en plus à la politique. En 1955, il fonde le mouvement des Jeunes indépendants et paysans des Basses-Pyrénées, inspiré par son expérience du scoutisme. En novembre 1958, il est élu député de la première circonscription de Pau. Au Palais Bourbon, Pierre Sallenave se fait connaître par de nombreuses interventions sur les questions sociales, qu'il s'agisse de la couverture sociale des jeunes sans emploi, de la généralisation des retraites complémentaires ou de l'enseignement technique et professionnel. 

C’est pendant cette première période d’activité parlementaire qu’il regroupe de nombreux documents sur la situation en Algérie (référendum de janvier 1961, « putsch des généraux » d’avril 1961).

Ses prises de position lui valent de subir un attentat contre son domicile en décembre 1961, le premier d’une série qui touche des personnalités politiques, fonctionnaires, chefs d’entreprises, forces de l’ordre du département au cours de l’hiver 1961-62.

Approché par le Comité national des rapatriés et spoliés présidé par l’ex-général Edmond Jouhaud dès 1962, il s’intéresse particulièrement à la situation des rapatriés et publie trois ouvrages dans lesquels il dresse un bilan de son action parlementaire notamment Pour les Français déracinés publié en 1967 puis réédité et mis à jour en 1973.

Réélu en novembre 1962 sous l'étiquette du Centre national des indépendants (CNI), il est rattaché au groupe parlementaire du Centre démocratique. Lors des élections législatives de mars 1967, il est battu par André Labarrère (1928-2006), candidat de la Fédération de la Gauche sociale et démocratique. Il regagne son siège l'année suivante, après la dissolution de l'Assemblée nationale par le général de Gaulle et reste député jusqu'en 1973. Il siègera ensuite au Sénat jusqu’à son décès en 1983.

L’ensemble de ces documents constitue un fonds déposé par sa famille aux Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques en 2020.

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