Pyrénées-Atlantiques - le département Dossiers pédagogiques des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

Tixier-Vignacourt Jean-Louis

(1907-1989)

Avocat brillant dont la famille est originaire d’Orthez, Jean-Louis Tixier-Vignancour s’engage en politique en militant à l’Action française alors qu’il est encore étudiant dès la fin des années 1920. 

Aux élections de juin 1936, il se présente « sous le signe de l'Alliance démocratique », sur « un programme d'union républicaine et de défense agricole ». Contre toute attente, et grâce au soutien de poids de Léon Bérard, il est élu député d’Orthez face au maire socialiste et député sortant Georges Moutet. Son élection est invalidée mais il est finalement élu plus largement en septembre. Opposant virulent au Front Populaire puis aux gouvernements Daladier et Reynaud, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en juillet 1940. Un temps secrétaire général à l’Information, il gagne l’Afrique du Nord par opposition à l’Allemagne et se met en retrait du régime de Vichy. Arrêté, détenu et frappé d’inéligibilité en 1945, il ne revient cependant à la politique active qu’en 1954, année où il fonde et préside le Rassemblement National en faveur de l’Algérie française. Redevenu éligible, il se présente, en avril 1955, à l’occasion d’une élection législative partielle et recueille près de 30 % des voix, score élevé pour un candidat d’extrême-droite. En Janvier 1956, il est finalement élu sur une liste républicaine d’Action Sociale et Paysanne, présentée par le Groupement pour la Réforme de l’Etat et la Défense des Libertés Electorales. Refusant de voter les pouvoirs spéciaux au gouvernement Guy Mollet en Algérie (9 mars 1956), il multiplie les critiques à l’encontre de la politique française en Afrique du Nord, dénonçant l’échec de la pacification en Algérie (17 octobre 1956), réclamant une véritable répression (28 mars 1957) et l’instauration de l’état de siège (29 mai 1957). Estimant que le régime de la Quatrième République est définitivement discrédité, il vote contre l’investiture du gouvernement Pierre Pflimlin (13 mai 1958), soutient les activistes d’Alger et lance au gouvernement: « Allez-vous en! » (26 mai 1958) Soucieux avant tout de régler la question algérienne, et malgré son opposition à la personne de De Gaulle il vote l’investiture, les pleins pouvoirs (2 juin 1958) et prône, néanmoins, le « oui » au referendum du 28 septembre 1958. Battu par son adversaire radical au second tour des premières élections législatives de la Cinquième République, le 30 novembre 1958, il n’abandonne pas pour autant le combat politique. Il défend les « soldats perdus» de l’Algérie française, dont le général Raoul Salan, pour lequel il obtient, en mai 1962, les circonstances atténuantes devant la Haute Cour de justice ou Bastien-Thiry, l’auteur de l’attentat du Petit-Clamart dont il ne peut empêcher l’exécution, puis se présente à l’élection présidentielle de décembre 1965 contre le général de Gaulle, et en tant que représentant de l’extrême-droite. Soutenu par les anciens de l’Algérie française, il obtient 5,31 % des suffrages exprimés, avant d’appeler à voter au second tour pour François Mitterrand, candidat de la gauche. Candidat à diverses élections dans les années 1970, souvent en concurrence du Front national de Jean-Marie Le Pen, puis s’y ralliant à la fin de sa vie, sa trajectoire en dents de scie lui confère une réputation de franc-tireur de l’extrême-droite française.

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