"Gurs, ville internationale et centre d'attraction" en 1939
1939
"Gurs, ville internationale et centre d'attration" en 1939
« La ville de bois édifiée en quinze jours »
Le camp de Gurs fut ainsi édifié à la hâte, en quelques semaines, entre le milieu du mois de mars et la fin avril 1939.
Il occupait un vaste terrain long de deux kilomètres et large de 500 mètres environ, le long de la route nationale 636. Le camp se composait de 13 îlots, de part et d’autre d’une route centrale, clôturés d’une double rangée de barbelés ; chaque îlot comprenait, outre des installations d’intérêt général (hangar cuisine, infirmerie, sanitaires et tinettes...) 23 à 29 baraques ; chaque baraque, longue de 24 mètres et large de 6, pouvait abriter 60 personnes. La capacité d’accueil du camp atteignait ainsi 20000 personnes environ.
« Réfugiés » ? « Hébergés » ? « Internés » ?
Le fonds d’archives conservé aux Archives départementales rend bien compte des différents statuts de celles et ceux qui ont vécu et survécu dans le camp de Gurs entre 1939 et 1945. Le vocabulaire utilisé pour les désigner est révélateur. Ce volet du dossier rend hommage à quelques unes et quelques uns de ces “Gursiens”.
Nous avons choisi de suivre leur parcours dans la France des camps et dans l’Europe sous la domination nazie, au travers de lettres personnelles, de documents de presse, mais aussi de fiches froidement administratives. Certains documents sont présentés dans la langue d'origine (allemand, espagnol, hébreu) puis traduits.
Au total 60000 hommes, femmes et enfants furent enfermés à Gurs. Quelques uns sont nés dans le camp ; 1067 y sont morts. Pour 3907 personnes, il fut une antichambre des camps d’extermination.
Dès avril 1939 : les réfugiés espagnols et les brigadistes
20 542 Espagnols, soldats républicains et membres de leur famille et 6808 « internationaux », c’est-à-dire membres des Brigades internationales ayant combattu en Espagne, furent internés en 13 mois, d’avril 1939 à mai 1940. Ce fut notamment le cas de Joseph Epstein. Le camp est alors un outil de l’application de « mesures exceptionnelles ».