Vivre et survivre à Gurs
Le quotidien des internés
Vivre et survivre à Gurs
La vie à Gurs fut synonyme de souffrances. De nombreux organismes de secours tentèrent de soulager la dureté du quotidien. Ainsi, des organisations protestantes furent présentes dans le camp, à travers les figures phares de Madeleine Barot et des frères Cadier. Ce fut également le cas d’organismes juifs, avec les frères Ansbacher mais également d’œuvres catholiques ou laïques.
Diverses activités ont permis de maintenir un semblant de vie sociale. Le camp de Gurs connaissait même une activité artistique puisque de nombreux peintres (Karl Schwesig, Leo Breuer, Kurt Löw et Karl Bodek, Julius C. Turner, Max Lingner …), poètes, musiciens, gens de théâtre et de cabaret, notamment, y étaient prisonniers. Notons également la présence de la philosophe Hannah Arendt à Gurs à partir de mai 1940. Elle fut exfiltrée vers le Portugal puis les États-Unis lors de la première dissolution du camp en novembre 1943.
Un lieu de privations et de souffrances
L'infirmière de la Croix-Rouge suisse Elsbeth Kasser (1910-1992), présente au camp de la fin 1940 au printemps 1943 fut surnommée par ses protégés « l’ange de Gurs».
Le travail, l’encadrement religieux et moral, les « loisirs » pour supporter l’attente et l’enfermement
La Haggadah est un recueil de prières puis de chants de la Pâque juive, évoquant notamment la sortie d’Égypte. Durant la Pâque de 1941, l’un des rabbins présents, Leo Ansbacher, anima un seder de Pessah. À l’origine, un document de six pages fut reconstitué de mémoire par certains internés, translittéré en lettres latines puis dupliqué à Toulouse pour être compris et distribué à un maximum de personnes. Quelques copies, dont un exemplaire conservé aux Archives départementales (quatre pages) sont assorties d’une aquarelle de l’artiste Frank Schleifer représentant l’assemblée en prière dans le camp avec les Pyrénées en arrière-plan, ainsi que de croquis du camp signés Karl Schwesig.