Les enfants pendant la Grande guerre
Le travail agricole des enfants
Quizz
Le conseil municipal de Bayonne expose le problème suivant : de nombreux enfants de moins de treize ans (âge de fin de scolarité obligatoire) sont « vagabonds ou oisifs » pendant les heures de classe. Le maire souligne que c'est l'absence de leur père (parti au front) qui peut l'expliquer. Un arrêté est pris pour interdire aux mères ou tuteurs de laisser « à l'abandon » les enfants âgés de 6 à 13 ans et la police est autorisée à les reconduire à l'école si on les trouve à vagabonder dans la rue.
En zone rurale, ce « vagabondage » n'est pas un problème, puisque les élèves absents en classe le sont forcément parce qu'ils aident aux travaux agricoles ou artisanaux de la famille, et rarement pour faire l'école buissonnière.
Dans chacun des deux cas, ce sont les instituteurs ou institutrices du village qui proposent d'adopter une « classe unique d'été » du mois d'avril ou mai jusqu'à la rentrée scolaire d'octobre, avec une pause méridienne réduite pour le repas, qui permet de libérer les élèves plus tôt.
En 1915, on insiste sur le besoin de main d'oeuvre agricole (« manque de bras »), et sur la nécessaire approbation du préfet, tandis qu'en 1917, l'objectif affirmé est de réduire l'absentéisme scolaire pour travaux agricoles, qui semble poser problème « à la belle saison », freine les apprentissages et désorganise le travail des enseignants. La journée de classe est d'ailleurs réduite encore le matin en 1917, alors qu'en 1915, on commence dès 9 heures.
L'inspecteur d'Académie relaie la demande du ministre de l'Instruction publique. L'objectif est que tous les enseignants rappellent à leurs élèves la nécessité d'aider aux travaux agricoles, y compris si leurs parents ne sont pas « agriculteurs », par une « courte causerie » à la veille des vacances d'été. Chaque directeur doit ensuite faire le rapport à l'inspecteur d'Académie de la séance faite en classe autour de cette « causerie », pour vérifier comment cela s'est déroulé.
Le programme de la main d'oeuvre scolaire évoque à la fois la participation des élèves des campagnes aux travaux des champs, mais aussi la participation des élèves des villes à la tenue de jardins potagers ; le tout dans le cadre de « Groupements d'enfants ». Dans cet exemple, il s'agit de définir les missions précises des écoliers (binage, sarclage,...) adaptées à leur force physique.
Les statistiques et les schémas permettent d'appuyer la « propagande » gouvernementale.