"Gurs, Ville internationale et centre d'attraction"
1940-1943
"Gurs, ville internationale et centre d'attraction"
À partir de mai 1940 : les « indésirables » (communistes, opposants autrichiens, polonais et allemands)
À partir du mois de mai 1940, Gurs hébergea plusieurs catégories d’"indésirables" : environ 3500 Espagnols dont certains Basques ; plus de 9700 Allemandes, Autrichiennes, Polonaises… ; enfin, plus de 1300 Français, dont une bonne partie de communistes enfermés dans un premier temps au fort du Hâ à Bordeaux, en détention préventive. Au total, le camp abrita ainsi en 1939 et 1940, dans des conditions très précaires, des hommes, des femmes et des enfants de 54 nationalités différentes.
À l'automne 40 : Les Juifs d’Allemagne du Sud-Ouest (pays de Bade) et du Luxembourg
Une nouvelle période de l’histoire du camp s’ouvre après la défaite de mai-juin 1940 et sous le régime de Vichy. C’est le temps la Révolution nationale (RN), temps des « mesures d’exclusion » et de l’antisémitisme légal. Dès octobre 1940 en effet, la plupart des 7700 Juifs expulsés par les autorités allemandes du Pays de Bade, du Palatinat et de la Sarre y furent enfermés. Il en fut de même des Juifs luxembourgeois, en novembre 1940.
De la fin de 1940 à l'été 1943 : les autres populations juives et les résistants
De nouveaux internés arrivèrent alors à Gurs : Juifs allemands et autrichiens, Juifs d’Europe de l’est, notamment de Pologne, opposants politiques et résistants arrêtés. En 3 ans, 18 185 personnes passèrent par le camp de Gurs.
En 1942, il devint le premier maillon de la chaîne de la déportation vers les camps de transit comme Drancy, puis vers les camps d’extermination comme Auschwitz. Six convois, partis les 6, 8, 24 août et 1er septembre 1942, les 27 février et 3 mars 1943 menèrent alors à l’extermination 3907 "Gursiens". On passe des « mesures d’exclusion » à la complicité dans l’extermination.
Enfin le camp connut une troisième phase de son histoire, puisqu’il servit, en 1944 et 1945, de centre d’internement pour 1585 collaborateurs et 310 prisonniers de guerre allemands mais également de centre d’hébergement pour 1475 émigrés espagnols et soldats déserteurs de l’armée franquiste. Le camp de Gurs ferma officiellement le 31 décembre 1945.